En Janvier, j’ai rencontré les ex-salarié.e.s de Place du Marché (ex-Toupargel), qui venaient d’apprendre la liquidation judiciaire de l’entreprise et leurs licenciements. En Indre-et-Loire, ce sont 30 emplois qui sont supprimés. Que faire quand un patron gagne un milliard en 2 ans et supprime vos emplois ? Avec des collègues de tous bords politiques, eux aussi touchés par ce plan social dans leur circonscription, nous avons décidé d’écrire à Messieurs Léo et Patrick Bahadourian :

 

 

« On nous a pressés comme des citrons pour nous jeter comme des Kleenex »

Messieurs Léo et Patrick Bahadourian,

En 2020, vous avez racheté Toupargel, vous vous étiez alors engagés à ne pas revendre, à ne pas licencier pendant 2 ans. Fin 2022, l’entreprise, rebaptisée Place Du Marché, est placée en redressement judiciaire. Le 13 Janvier 2023, la liquidation judiciaire de l’entreprise a été prononcée au Tribunal Administratif de Lyon.

1900 salariés et salariées, disséminés dans toute la France, se retrouvent ainsi abandonnés, sans emploi.
Ce sont autant de familles qui en sont affectées. Évidemment, l’organisation éclatée en plusieurs sites, rend moins perceptible ce nouveau drame social. Mais il n’en est pas moins insupportable.

En 2 mois, les salariées ont dû informer leur clientèle, pour la plupart âgée, qu’elle ne serait plus livrée. La livraison de surgelés, c’est aussi la création de liens entre livreurs, téléconseillères et clients, qui entretiennent un lien parfois depuis plus de 10 ans. Ces visages, on les connaît, ces histoires racontent des vies. En 2 mois, c’est rideau, et chacun de ces salariés doit penser à son futur et redémarrer de zéro. Les conditions de « départ » correspondent au minimum syndical. Or si l’entreprise a fait faillite, c’est loin d’être votre cas.

Au moment du rachat, Toupargel était propriétaire de tous les sites. 2 ans plus tard, c’est une SCI, mais rattachée à vos noms, qui est propriétaire de la majorité des bâtis. Quelles explications avez-vous à fournir quant à ces montages immobiliers opaques qui sèment la confusion et la colère ? Car, dans le même temps, en 2 ans, votre fortune est passée de 300 millions à 1,3 milliard d’euros.

Vous portez la responsabilité des choix qui ont été fait et devez mesurer la violence de ces fermetures. A ce jour, il n’est pas envisagé de reconnaissance du préjudice au-delà du strict cadre légal. Aucun geste n’a été fait vers celles et ceux qui ont créé votre richesse. La réclamation des salariés est de recevoir, au-delà des primes minimales légales, la réparation d’un préjudice, estimé à 2000 € par année d’ancienneté en prime de départ et de pouvoir
percevoir la prime de partage de la valeur dite « prime Macron », à ce jour bloquée.

Nous, députés concernés par cette situation sociale déplorable, soutenons ces revendications à défaut d’un projet de reprise de cette entreprise, ce qui est malheureusement trop tard. Nous vous invitons à prendre la mesure de l’injustice ressentie par les salariés et à prendre les mesures qui s’imposent.

Signataires :
Charles Fournier, Député d’Indre-et-Loire
Valérie RABAULT, Députée de Tarn-et-Garonne
Jérôme Nury, Député de L’Orne
Marie-Charlotte Garin, Députée de Lyon
Sébastien Peytavie, Député de Dordogne
Catherine Couturier, Députée de la Creuse
Jean-Claude Raux, Député de Loire Atlantique
Christine Arrighi, Députée de Haute Garonne
Philippe Vigier, Député d’Eure-et-Loir
Fabienne Colboc, Députée d’Indre-et-Loire