La fête de l’Huma a été un magnifique rassemblement. Habitué de ce rendez-vous, je veux croire que l’affluence record de cette année – 450 000 participants ! – est un nouveau signe de l’élan qui porte notre camp depuis la constitution du Nouveau Front Populaire. Au fil de mes débats et rencontres sur le mal-travail, l’ESS, la ruralité,… j’ai pu observer une nouvelle fois combien nos regards convergent sur l’essentiel. Cela fait du bien de se retrouver !
Mais d’autres images ont circulé aussi : celles d’une union fragile, traversée par des désaccords stratégiques et des emportements qui la font tanguer et la mettent en péril. Je ne me résous pas à voir le Nouveau Front Populaire exposé ainsi à tous les vents, tel un pavillon sans mat menacé d’envol à la première bourrasque. Cette situation m’inquiète, et je sais ce sentiment partagé par beaucoup. Qu’adviendrait-il si le Nouveau Front Populaire connaissait le même sort que la NUPES ? Notre union ne peut être de circonstance, commandée par la seule urgence des échéances électorales.
A l’heure où le gouvernement de Michel Barnier maintient au pouvoir le pire du macronisme et le pire de la droite dans une marche forcée vers toujours plus d’austérité et de brutalité démocratique, à l’heure où les droits du Parlement sont bafoués, à l’heure où le RN se lie au pouvoir en attendant son tour, notre responsabilité est immense. Nous devons enraciner l’espoir d’une alternative, l’implanter dans le pays et le quotidien des Français.
Je crois l’heure venue de structurer de manière durable le Nouveau Front Populaire.
Il est temps de le faire grandir en le rendant à celles et ceux qui le font vivre : les militants, les membres d’associations, les syndicalistes, les citoyennes et citoyens, toutes les bonnes volontés attachées à faire gagner dans le pays un horizon humaniste et de progrès. Elles sont si nombreuses ! A Tours, je vois se multiplier les réunions et initiatives dans ce sens. Un agora Nouveau Front Populaire sera prochainement organisé, entrepris par des citoyens et citoyennes. De nouvelles têtes apparaissent, déjà rencontrées pendant ma campagne et attachées au NFP comme seule étiquette. Je sais que cet élan se déploie aussi ailleurs. L’union déborde et c’est une excellente nouvelle. Cela signifie que le Nouveau Front Populaire n’est pas un objet politique figé mais une structure vivante, forgée par des mois de campagne commune et la conviction partagée que sans elle, nous sommes condamnés à l’échec.
Je pense à la promesse initiale du NFP : « vous nous l’avez demandé, nous l’avons fait : le nouveau Front populaire est né pour gouverner et tout changer ». Restons fidèles à cet engagement et ouvrons dès maintenant et à tous les étages une structuration susceptible de porter le Nouveau Front Populaire au pouvoir.
Pendant une année, notre pays ne va connaître aucune élection. Cet intervalle est l’occasion de créer un cadre de mobilisation et une méthode pour aller sur le terrain, donner de la chair et du souffle à notre programme, faire émerger un récit qui puisse convaincre hors de notre base électorale. Nous vivons une période politique “historique” : ce mot, tant employé ces dernières semaines, dit tout de l’urgence à pérenniser un rassemblement pensé dès sa création pour affronter la bascule.
J’en appelle donc à toutes les forces politiques constitutives du Nouveau Front Populaire. De la même manière que nos responsables ont réussi ce que beaucoup pensaient impossible, faisant preuve d’un rare sens de la responsabilité, mettant en sourdine les rancœurs, soyons à la hauteur pour écrire la suite.
En tant que député élu sous l’étiquette du Nouveau Front Populaire, je sais ce que nous devons à cette union et combien il nous faut la renforcer.
Lançons dans les prochaines semaines à l’échelon national comme aux échelons locaux des chantiers collectifs, des agoras, des rencontres. Dotons le Nouveau Front Populaire d’une existence propre, avec une méthode d’animation qui évite toute hégémonie et vient souder les collectifs. Ouvrons même toutes les discussions : sur l’adhésion directe, sur la double adhésion, sur les modalités de fonctionnement commun, sur l’organisation de ce dialogue structuré et qualitatif…, pour agrandir notre base et faire déborder les cadres. Remettons sur la table cette belle idée du Parlement/Agora Nupes qui permettait de donner un espace à un dialogue structuré entre les composantes politiques, sociales et citoyennes de la gauche et de l’écologie. Nous devons faire de la place aux envies et aux engagements que beaucoup ont constaté depuis le 7 juillet. Inventons cette nouvelle forme dans laquelle par exemple, Lucie Castets trouverait toute sa place, tant elle et les mouvements qu’elle incarne sont aussi le visage de ce Nouveau Front Populaire.
Remettons le programme du NFP sur l’établi pour l’enrichir et le doter d’un récit qui puisse résonner auprès du plus grand nombre de nos concitoyennes et concitoyens. Allons confronter nos propositions aux réalités vécues, aux ressentis comme aux aspirations des gens.
Pensons une structuration qui puisse faire émerger une méthode pour désigner un ou une candidat.e pour 2027 et – plus important – une équipe de France de la gauche et des écologistes. Car notre récit doit être collectif, nous devons incarner ce que nous défendons : les communs, la coopération et la solidarité. Ce travail est essentiel pour cranter l’espoir et bâtir la victoire. Dès maintenant, montrons que nous sommes prêts et à la hauteur du moment.
Dès que possible, je souhaite m’impliquer pleinement avec celles et ceux qui le souhaitent à une initiative collective dans ce sens pour bâtir des propositions concrètes pour cette nouvelle étape.
Le Nouveau Front Populaire est un bien commun de la gauche et des écologistes.
Faisons-le irriguer partout, jusqu’à la victoire !